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Le kraï de Khabarovsk, parfois appelé oblast de Khabarovsk, est une vaste entité administrative de l’Extrême-Orient russe, bordée à l’est par la mer d’Okhotsk et traversée du sud au nord par le puissant fleuve Amour. Il s’étend sur près de 800 000 km², soit une superficie équivalente à celle de la France et de l’Italie réunies, mais compte une population très clairsemée, concentrée essentiellement dans quelques grandes villes.
Le territoire présente une grande diversité de paysages : chaînes de montagnes escarpées comme les monts Sikhote-Alin et Dzhugdzhur, vallées fluviales vastes et fertiles, forêts denses de conifères et de feuillus, zones marécageuses ponctuées de lacs, et un littoral découpé ouvert sur l’océan Pacifique. Le relief accidenté et l’abondance des rivières donnent à la région une identité géographique singulière, sauvage et puissante.
Le climat y est rigoureux et contrasté, de type continental extrême : les hivers sont longs, très froids, souvent secs, marqués par les influences de l’anticyclone sibérien. Les étés, courts mais chauds et humides, sont traversés par la mousson d’Asie orientale, apportant pluies torrentielles et orages, notamment dans la partie méridionale.
La capitale, Khabarovsk, située à la confluence de l’Amour et de l’Oussouri, est un carrefour régional majeur. Avec ses avenues larges, ses monuments soviétiques, ses musées, ses théâtres et ses places bordées d’arbres, elle conserve une atmosphère à la fois orientale et européenne. Elle joue un rôle clé dans le commerce, l’administration, l’éducation et la culture de l’Extrême-Orient russe.
Parmi les autres villes importantes, on trouve Komsomolsk-sur-l’Amour, connue pour son industrie aéronautique et militaire, Sovetskaya Gavan sur la côte, et Nikolaïevsk-sur-l’Amour, ancien port stratégique à l’embouchure du fleuve.
L’économie régionale repose sur plusieurs piliers : l’industrie lourde (aéronautique, construction navale, chimie), l’exploitation forestière, les ressources minières (or, platine, charbon), la pêche en mer et en eau douce, et les activités portuaires. Le port de Vanino, par exemple, est l’un des plus importants pour le transit du charbon vers l’Asie.
Le kraï de Khabarovsk est également riche en biodiversité. Ses écosystèmes hébergent des espèces rares et emblématiques comme le tigre de Sibérie, l’ours brun d’Extrême-Orient, le lynx, l’élan, le cerf Sika, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques et migrateurs. Ses forêts mêlent sapins, bouleaux, mélèzes, noyers de Mandchourie et bambous nains.
La région est aussi le berceau de plusieurs peuples autochtones : Nanaïs, Ulchis, Nivkhes, Orotches, qui vivent encore pour certains dans des villages isolés le long de l’Amour, perpétuant leur langue, leur art, leur cuisine et leurs traditions spirituelles en lien profond avec la nature.
Le tourisme reste modeste mais en croissance, fondé sur la nature sauvage, les circuits ethnographiques, les sports de plein air (rafting, trekking, pêche, ski), et la découverte de sites culturels comme les pétroglyphes de Sikachi-Alyan ou les îles Shantar, trésors écologiques du Pacifique russe.
Le kraï de Khabarovsk incarne une Russie méconnue, rude, isolée mais fascinante. C’est un territoire d’immensité et de contrastes, où la puissance des éléments côtoie la discrète richesse des traditions humaines, au confluent des influences sibériennes et asiatiques.